Commencé par André Le Nôtre en 1668, le Labyrinthe ne fut complètement achevé qu’en 1680. Ce ne fut d’abord qu’un simple dédale d’allées dans un massif boisé, inséré dans les limites du « Petit Bois Vert », dont les mentions apparaissent en 1665.
Le Labyrinthe des fables
Dans l’idée de parfaire l’éducation morale du Dauphin, le premier labyrinthe est enrichi de treillages et de fontaines fondé sur les Fables d’Ésope mises en vers par Monsieur de La Fontaine.
A partir de 1671, un réseau hydraulique est mis en place pour alimenter trente-huit fontaines aménagées aux carrefours des allées. De 1672 à 1674, les 38 fontaines – une trente-neuvième est ajoutée quelques années plus tard – sont ornées de sculptures d’animaux en plomb, « peintes au naturel », de rocailles et de coquilles ont la bouche ouverte pour laisser passer des jets d’eau symbolisant la parole. Elles sont peut-être conçues par Le Brun, sculptés par des artistes de talent, Massou, Le Gros, Mazeline et Tuby auxquels il faut ajouter Le Hongre, Houzeau, Desjardins, Blanchard et les frères Marsy. Elles sont mises en couleurs vives par Jacques I Bailly. Lorsque le bosquet est achevé vers 1674-1675, des inscriptions en lettres d’or sont gravées sur chaque fontaine sur des plaques de bronze peintes en noir. Ces quatrains qui ornent les socles des statues ne sont ni de Perrault ni de La Fontaine mais du poète, Isaac de Benserade, librettiste entre autres de Lully.
Des bancs en bois, et vraisemblablement aussi en pierre, sont disposés dans le bosquet pour favoriser le repos et la méditation. Entre 1676 et 1677, furent érigés trois pavillons de treillage, deux couverts en dôme autour des bassins du Combat des animaux (dit aussi la Chauve-souris et les oiseaux) et des Cannes et du barbet (encore appelé le Gouffre) ; ainsi qu’un cabinet quadrangulaire indépendant dont le plafond fut peint par les frères Lemoyne en 1680
L’abandon et la fin
Orgueil du roi et des jardiniers, le bosquet fait la joie des privilégiés qui y ont accès. Démodé à la fin du règne de Louis XIV, le labyrinthe se dégrade progressivement dans le courant du XVIIIe siècle, pour laisser place, en 1778, à l’issue de la grande replantation du parc réalisée par Louis XVI, à une composition différente, influencée par le nouveau goût anglais : le bosquet de la Reine.
Ne nous restent aujourd’hui de l’ensemble unique au monde réalisé entre 1672 et 1674 pour le bosquet du Labyrinthe que les gravures et quelques-unes des 333 sculptures.
- Le Duc et les Oiseaux
- Les Cocs et la Perdrix : gravure et sculpture
- Le Coc et le renard
- Le Coc et le Diamant
- Le Chat pendu et les Rats
- L’Aigle et le renard
- Le Paon et le Geay
- Le Coc et le Coc-d’Inde *
- Le Paon et la Pie
- Le Serpent et la Lime
- Le Singe et ses Petits
- Le Combat des Animaux
- Le Renard et la Gruë *
- La Gruë et le renard
- La Poule et ses Poussins *
- Le Paon et le Rossignol
- Le Perroquet et le Singe
- Le Singe juge
- Le Rat et la Grenouïlle
- Le Lièvre et la Tortue
- Le Loup et la Gruë
- Le Milan et les Oiseaux
- Le Singe Roy
- Le Renard et le Bouc
- Le Conseil des Rats
- Les Grenouïlles et Jupiter
- Le Singe et le Chat
- Le Renard et les Raisins
- L’Aigle, le Lapin et l’Escarbot
- Le Loup et le Porc-Epic
- Le Serpent à plusieurs Testes
- La Souris, le Chat et petit Coc
- Le Milan et les Colombes *
- Le Dauphin et le Singe
- Le Renard et le Corbeau
- Le Cygne et la Gruë
- Le Loup et la Teste : gravure et sculpture
- Le Serpent et le Porc-Epic
- Les Cannes et le Barbet
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